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Connaissons-nous vraiment Le Nôtre ?

Pour le quadricentenaire de la naissance d’André Le Nôtre (1613-1700), Versailles donnera l’occasion de redécouvrir l’architecte des jardins de Versailles. Quelques surprises sont à prévoir

Vue sur le parterre du Nord. © Château de Versailles / Thomas Garnier.

Le quatrième centenaire de la naissance du créateur des jardins de Versailles, André Le Nôtre, né en 1613, sera l’occasion d’offrir une image aussi nouvelle que surprenante de l’homme, de son art et de son influence, et ce, à l’encontre des idées reçues : Fouquet aurait découvert Le Nôtre ? Faux. C’est à 45 ans qu’il se serait fait un nom ? Faux. Son savoir-faire se limitait au « jardinage » ? Faux.

Portrait d’André Le Nôtre (1613-1700), contrôleur des Bâtiments et dessinateur des Jardins du Roi, par Carlo Maratta. © Château de Versailles / Jean-Marc Manaï .

Jardinier, dessinateur, architecte, ingénieur et hydraulicien, paysagiste et urbaniste, véritable magicien de l’espace, André Le Nôtre, parce qu’il est le mieux placé pour pouvoir le faire, transforme les rêves des princes en réalité. En tant que contrôleur général des Bâtiments du roi, il assume l’une des plus importantes charges auprès de Colbert. Sa proximité avec Louis XIV et ses compétences à ce poste clé lui permettent de porter à sa perfection ce que l’on appellera le jardin français. Ses créations seront imitées, mais jamais égalées. Leur audace et leur ampleur – nées de la rencontre d’un site, d’un commanditaire et de ce visionnaire à l’imagination et au savoir-faire sans équivalents – bouleversent les conceptions d’alors et fascinent ses contemporains. Au nom de Versailles, son chef-d’œuvre, des créateurs de tous temps et de tous horizons revendiqueront, jusqu’à l’époque actuelle, sa paternité dans les domaines les plus inattendus.

En point d’orgue de l’année Le Nôtre, l’exposition qui lui sera consacrée à l’automne 2013 révèlera son art, son « génie » et son « secret ». Ses projets comme son œuvre sur le terrain, illustrés par de superbes documents de sa main et de son équipe, seront analysés et expliqués de manière précise, ludique et originale. Il sera montré comment il travaillait : les problèmes auxquels il était confronté, les solutions qu’il apportait, les moyens scientifiques, techniques et humains qu’il devait mettre en œuvre pour relever tous les défis et transformer chaque projet en une création unique. Pour la première fois, l’année Le Nôtre à Versailles mettra en évidence les multiples aspects d’un art qui fut celui des jardins d’une époque, mais dont l’influence va bien au-delà de ce que l’on imagine en termes de temps – de ses suiveurs immédiats jusqu’aux urbanistes contemporains – et d’espace – des États-Unis jusqu’aux confins de l’Asie.

Des artistes et paysagistes contemporains, Giuseppe Penone, Louis Benech et Jean-Michel Othoniel rendront notamment hommage à l’art de Le Nôtre dans les Jardins.

Le Christ et la femme adultère, par Poussin, en 1653. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchale.
Le Nôtre commande Le Christ et la femme adultère à Nicolas Poussin en 1653. Le tableau représente un épisode sur le thème du pardon, dans lequel Jésus sauve la femme agenouillée de la lapidation. Ce chef-d’œuvre permet d’évoquer la qualité de l’ensemble de la collection d’André Le Nôtre. Le jardinier a connu Poussin, le célèbre peintre, lors de son séjour à Paris. 1653, Musée du Louvre, département des peintures.


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