Samedi dernier 4 juin, dans ce lieu où histoire et roman se mêlent, se retrouvaient, sans le savoir, deux « héroïnes », venues assister au ballet Marie-Antoinette de Thierry Malandain,
qui ne quitteront pas notre souvenir.
Au premier rang, Symka Labbé, 101 ans. L’œil pétillant, le mot précis et un rire de jeune fille, on ne peut croire que la vie, parfois, lui semble longue. C’est pourquoi sa petite-fille a suggéré que sa grand-mère l’invite à « sortir le soir », quand elle le souhaite. Et non l’inverse.
Cachée dans une loge, personne ne pouvait imaginer qu’Hermine, sept jours, tout à fait paisible, assistait à son premier spectacle. Ses parents sont venus pour la première fois à l’Opéra Royal – dont ils sont devenus les généreux amis – le 31 mars 2019, lors de la création de Marie-Antoinette par le Malandain Ballet Biarritz. Ils s’étaient promis d’être là pour le retour à Versailles de ce ballet qui les avait touchés et enthousiasmés. Aussitôt la naissance de leur fille, ils ont donc décidé qu’ils seraient bien présents au rendez-vous… Mais tous les trois.
C’est ainsi qu’à l’émotion que nous donnaient les danseurs à l’endroit même où Marie-Antoinette découvrit le rôle de sa vie, se mêlait celle, un peu vertigineuse, de partager cette soirée avec deux spectatrices que cent un ans et cinq générations séparaient.
Catherine Pégard,
Présidente de l’Établissement public du château,
du musée et du domaine national de Versailles