Une nouvelle biennale d’architecture et de paysage qui se veut un espace de réflexion et de partage d’expériences autour de la ville de demain. Pourquoi à Versailles ? Et dans quel objectif ? Le maire de Versailles répond à nos questions.
Il existe d’autres manifestations autour de l’architecture comme, par exemple, l’exposition internationale de Venise. Pourquoi avez-vous lancé, avec Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, cette biennale ?
L’Île-de-France représente un territoire immense qui rassemble 12 millions d’habitants et qui fait face, aujourd’hui, au grand défi du moment : penser la ville du XXIe siècle. Il y a, avec la crise environnementale actuelle, un changement de paradigme de la pensée architecturale, auquel j’ai assisté lorsque j’étais président de la Cité de l’architecture et du patrimoine. En quelques années, en effet, le défi écologique est devenu l’enjeu majeur des réflexions sur le devenir des villes et des métropoles. L’architecture et l’urbanisme s’en sont trouvés bouleversés, dans la conception des bâtiments, de la mobilité, l’équilibre entre le construit et les espaces verts, les matériaux employés… Il nous a donc paru intéressant de lancer, avec différents acteurs, architectes, paysagistes, penseurs, artistes, entrepreneurs, élus, une réflexion autour de la thématique de la « ville-nature ».
Justement, quel sens donner à cette biennale à Versailles, aux alentours et dans le Château, avec l’exposition «Architectures rêvées» ?
Vous le savez mieux que moi, plus de huit millions de visiteurs se sont rendus à Versailles en 2018 ! De même que Venise, la ville est connue internationalement et comprend des lieux patrimoniaux forts. Versailles s’est imposée assez naturellement pour accueillir cet événement, notamment dans deux lieux d’enseignement : l’École nationale supérieure d’architecture, installée au sein de la Petite Écurie, et l’École nationale supérieure de paysage, qui jouxte le Potager du Roi. Quant à l’exposition organisée par le Château, elle met en lumière une question qui m’est chère, en tant que maire : celle du rapport entre la maîtrise d’ouvrage, qui commande le projet, et la maîtrise d’œuvre, qui le conçoit ; celle de l’instant crucial de la décision où se joue le sort d’un projet.
Expositions, installations, débats, performances… la biennale réunit, au cœur de la ville, de nombreuses propositions.
Il y en a pour tous les goûts : ceux que le Grand Paris intéresse verront exposés, à l’ancienne poste de Versailles, les projets des nouvelles gares qui desserviront le gigantesque réseau du Grand Paris Express ; ceux qui viennent pour la réflexion environnementale découvriront, à l’École de paysage, que la région Île-de-France reste une terre de production agricole ; les passionnés d’architecture apprécieront la dimension prospective adoptée à l’École d’architecture, avec les minipavillons réalisés spécifiquement pour la Biennale par des architectes internationaux ; ceux qui aiment la ville de Versailles découvriront, à l’Espace Richaud, les grands travaux prévus pour les années à venir ; enfin, ceux qui sont plus enclins à l’histoire iront tout droit au Château !
Propos recueillis par Lucie Nicolas-Vullierme, rédactrice en chef des Carnets de Versailles
À VOIR
Première Biennale d’architecture et de paysage
Jusqu’au 13 juillet 2019
Ville de Versailles