magazine du château de versailles

Du côté de chez
Marie-Antoinette

Ces derniers temps, peintres et artisans s’activaient pour apporter leurs dernières retouches au boudoir de la Reine, l’une des charmantes fabriques du Hameau qui sont peu à peu restaurées, au domaine de Trianon.

Vue sur le boudoir de la Reine et le jardin potager. © château de Versailles / Christian Milet.

Façades et toiture, menuiserie et sols, vitraux, décors et traitement climatique, le boudoir a vécu un an au rythme d’un chantier qui ne s’est pas essoufflé malgré la crise. Sous un ciel radieux, Véronique Ciampini, conductrice d’opérations au château de Versailles, et Laurent Choffé, collaborateur de l’architecte en chef des Monuments historiques chargé des jardins, Jacques Moulin, supervisent le chantier, pointant les derniers travaux à finaliser. Sur les enduits blonds de la façade, les décors de mousse, pierre, briques et « bois pourri » attendent les derniers coups de pinceaux. Là, deux artisans effectuent les soudures au plomb du garde-corps de l’escalier en ferronnerie. Pour la pergola de bois reconstituée, Ivan Thé, jardinier à Trianon, promet de réserver de « belles grimpantes fleuries » avant la replantation du jardin, prévue à l’automne.

Le boudoir de la Reine et sa pergola tout juste restaurée. © château de Versailles / Christian Milet.

Sous le toit de chaume, un grand raffinement

Intérieur du boudoir de la Reine, domaine de Trianon. © château de Versailles / Christian Milet.

On se glisse à l’intérieur (attention, peinture fraîche !) pour observer les peintres terminer le décor de lambris en faux-acajou et admirer les huisseries, le parquet et la cheminée de turquin bleu. Comme sa voisine la maison de la Reine, le boudoir, réservé à un usage très privé, abrite, sous sa physionomie rustique, un intérieur raffiné. « Nous avons pris le parti de ne pas remeubler et de conserver l’état le plus proche de Marie-Antoinette, explique Laurent Salomé, directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Des reproductions de vues du Hameau permettront de l’évoquer au XVIIIe et au début du XIXe siècle. » Un chauffage soufflé par le conduit de cheminée assurera un climat propice à la conservation des lieux.

 

Vue sur la laiterie de propreté adossée à la tour de Marlborough depuis l’intérieur du boudoir. © château de Versailles / Christian Milet.

Sitôt achevé, ce chantier, mécéné par la Fondation La Marck, sera suivi par la restauration d’une autre fabrique, la laiterie de propreté, grâce au mécénat d’un particulier. L’humidité altère, en effet, de plus en plus les murs et les sols, d’importants désordres structurels la menacent : « la laiterie s’ouvre, il faut la ceinturer », résume Véronique. Quant aux décors de faux-marbre et au ciel en trompe-l’œil, ils exigent un subtil travail de réintégration picturale.

Le lac et les tracés du Hameau restaurés

Les extérieurs ne seront pas en reste. Le lac du Hameau, dont les berges sont fragilisées par les modifications successives des niveaux d’eau, sera restauré à l’automne, grâce au mécénat de la Fondation Malatier-Jacquet, abritée à la Fondation de France. Aux jardins de la laiterie et de la salle de bal, les jardiniers s’affairent pour retracer des allées et deux parcelles de potager. Ils arrachent les charmilles et replantent des arbres à fleurs et à fruits, selon les indications de Jacques Moulin. « Et l’on verra de la fleur, de la fleur partout », rêve Ivan, la bêche à la main.

Clotilde Nouailhat

Vue sur le boudoir de la Reine au domaine de Trianon. © château de Versailles / Christian Milet.

 

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