La vie de Pierre de Nolhac (1859-1936), qui veilla sur le Château durant presque trente ans, est pleine de défis et de rebondissements inattendus. Un roman graphique la retrace à travers de très belles planches.
Le roman graphique Le Château de mon père est né d’une envie, celle de mettre en lumière l’histoire d’un homme, Pierre de Nolhac, qui a consacré la majeure partie de sa vie à ce qui était au départ une cause perdue : le château de Versailles à la fin du XIXe siècle.
Difficile d’y croire mais, à cette époque, la demeure royale est l’ombre d’elle-même. Le public a déserté les lieux, les collections sont pour la plupart remisées dans les attiques, les crédits ont fondu et le conservateur en chef Charles Gosselin préfère penser que les œuvres se conservent toutes seules. Beaucoup auraient tenté de fuir, Pierre de Nolhac, alors jeune attaché de conservation tout juste nommé, reste : un débutant au chevet d’un géant.
Mais bien vite, Pierre de Nolhac grandit. Devenu en quelques années conservateur et seul maître à bord, il est sur tous les fronts. Il trie les collections, réaménage les espaces, attire de nouveau l’attention et les subventions de l’État, organise des expositions et des fêtes, reçoit hommes politiques et souverains…
Faire retrouver au Château sa place dans la conscience collective
Mais le conservateur a surtout compris une chose essentielle : Versailles doit retrouver sa place dans « le sentiment public », dans cette conscience collective qui en fera une référence familière, un modèle, une source d’inspiration, un trésor de la nation.
Pierre de Nolhac n’est pas seul dans cette longue entreprise. Il est accompagné par son fidèle collaborateur et ami André Pératé, l’un des gardiens du Château, Eugène Deziles, et surtout par sa femme Alix et ses enfants, Paolo, Henri, François, Marie-Louise et Frédérique. Le Château de mon père, c’est aussi l’envie de raconter l’histoire d’une famille, à la Belle Époque, dont le destin se mêle inextricablement à celui de Versailles.
Imaginée à partir des documents d’archives et des photographies, la mise en scène graphique donne vie au Château et à la famille de Nolhac, à leurs réussites et leurs échecs, à leurs joies et leurs drames, à Pierre de Nolhac, ce héros ordinaire d’un projet titanesque : la résurrection de Versailles.
Maïté Labat
À LIRE
Le Château de mon père, de Maïté Labat, Jean-Baptiste Veber et Alexis Vitrebert, La Boîte à Bulles, en partenariat avec le château de Versailles.
Disponible à la boutique en ligne du château de Versailles.
À VOIR