Pour la belle saison, le continent africain est à l’honneur dans les parterres hauts et bas du Grand Trianon.

Photomontage en guise de simulation de l’un des modules du parterre haut.

Le château de Versailles souhaitait participer à la Saison Africa 2020 initiée par le président de la République à travers la création de parterres évoquant le continent africain.

Dès le mois de mai et après plus de trois siècles de plantations traditionnelles, les massifs du Grand Trianon changeront d’apparence pour « s’habiller comme pour une grande fête baroque, une cérémonie qui durera plus de quatre mois. L’imaginaire collectif lié à l’Afrique sera ici représenté au plus près ». C’est ainsi que s’expriment Fulvia Grandizio, architecte et historienne des jardins, et Elena Secondo, architecte paysagiste, chargées du concept. Elles précisent aussi que les plantations du parterre haut « seront réparties pour décliner les paysages de cet immense territoire » et ajoutent que « la symétrie si caractéristique du jardin à la française sera bien évidemment respectée ».

Distribution des ambiances dans l’un des modules du parterre.

Savane, prairies fleuries et jungle profonde

Après avoir sélectionné les végétaux les plus beaux parmi les 20 000 espèces de plantes qui poussent en Afrique du Sud – elles représentent 10 % de la flore mondiale –, leur agencement évoquera la végétation subtropicale luxuriante, la diversité de la savane herbeuse, la luminosité des prairies fleuries d’Afrique australe et l’ambiance fantasmagorique de l’Afrique noire, avec ses grands arbres et ses fleurs sombres, noires ou violettes.

Aquarelle simulant une des plates-bandes du parterre.

Le parterre bas prolongera l’histoire racontée sur la partie haute, mais sous une forme plus naturelle. Un parcours en quatre étapes conduira du jardin sec à la forêt tropicale. Le jardin arabe ne sera pas oublié, représenté par des pots de menthe et de papyrus et des agrumes en caisses disposés autour des bassins.

En raison de certaines difficultés à trouver des plantes exotiques adaptées à notre climat, il a aussi été prévu d’employer des annuelles, vivaces et arbustes qui, sans être originaires de ces contrées, rappellent l’Afrique.

Il est aussi utile de préciser que ce projet n’aurait pu aboutir sans l’aide précieuse du Muséum d’histoire naturelle et, en particulier, de l’Arboretum de Chèvreloup, de la direction des jardins de Bagatelle, des services techniques d es serres de Rungis et du service des jardins du Domaine national de Saint-Cloud.

Alain Baraton,
Jardinier en chef du Domaine de Trianon et du Grand Parc de Versailles