Le 13 avril dernier, Jérôme Plouseau est devenu le nouveau président de la Société des Amis de Versailles, créée au début du XXe siècle.
Entretien avec Catherine Pégard, Présidente de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.
[23 juin 1913], fête des Amis de Versailles [dans les jardins du château], par l’agence photographique Rol, 1913, Bibliothèque nationale de France. © Paris, Bibliothèque nationale de France (Bnf), département des Estampes et photographies.
Jérôme Plouseau, nouveau Président de la Société des Amis de Versailles. © DR
J.P. : Elle est née avec l’exposition Fragonard qui s’est tenue en 1988 au Grand Palais. Je venais d’arriver à Paris, j’avais vingt ans et j’ai été subjugué par la virtuosité de l’artiste, ses personnages et leur univers, ses paysages. J’ai ensuite découvert les autres peintres du XVIIIe siècle, puis la porcelaine de Sèvres, les meubles, les décors… Ma passion pour le XVIIIe est une passion pour les arts français de cette époque.
Vous souvenez-vous de votre première visite à Versailles ?
J.P. : Oui, je devais avoir dix ans, je suis venu à Versailles avec la classe de mon père qui était professeur au collège. Je me souviens de chaque moment, de chaque endroit. Versailles exerce une capacité d’émerveillement considérable, que l’on soit petit ou grand. C’est un lieu qui marque.
Table en chiffonnière achetée par la comtesse de Provence pour son appartement de Versailles, par Adam Weisweiler (ébéniste), 1784-1785, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin
Vous êtes vous-même collectionneur. Y a-t-il un objet qui vous fait rêver ?
J.P. : Je suis collectionneur d’objets d’art et de porcelaines de Sèvres du XVIIIe siècle. Les objets qui me fascinent le plus sont les meubles à plaques de porcelaine de Sèvres, telle la petite table en chiffonnière de Weisweiler pour la comtesse de Provence, acquise l’an dernier par le château.
Que représente pour vous Versailles aujourd’hui ?
J.P. : Versailles représente pour moi un moment d’apothéose dans l’histoire de notre pays. Au XVIIIe siècle, Versailles était le lieu de référence pour les arts, les sciences… Toute l’Europe regardait et copiait ce qui se passait à Versailles. Versailles a marqué l’histoire de France et appartient aujourd’hui au patrimoine de l’humanité. Être attaché à Versailles, c’est forcément être sensible au patrimoine et à l’importance du patrimoine pour nos contemporains.
Membre de la Société des Amis depuis une trentaine d’années, vous la présidez aujourd’hui. Quel est votre premier objectif ?
Portrait de Jean-Benjamin de La Borde (1734-1794), premier valet de chambre du Roi à Versailles devant l’horloge astronomique de Claude-Siméon Passemant, par Louis Carrogis, dit Carmontelle, 1762, acquis par
le château de Versailles en 2022 grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles. © Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin
J.P. : Notre Société d’Amis a aujourd’hui cent seize ans. Elle regroupe quatre mille six cents membres, amoureux de Versailles, qui veulent vivre ensemble cette passion et participer à des projets de mécénat en faveur du château. Mon premier objectif est d’entretenir le dynamisme de notre Société, en encourageant les initiatives de nos membres et en faisant en sorte que chacun trouve dans nos actions une occasion de nourrir son intérêt pour Versailles. Nous aurons prochainement de très beaux projets de mécénat pour le château, je déploierai mon énergie pour rassembler toutes les bonnes volontés afin de les faire aboutir.
Propos recueillis par Catherine Pégard,
Présidente de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles
Cette interview est extraite des Carnets de Versailles n°23 (octobre 2023 – mars 2024)
